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le windigo

STANCES
AUX ANCIENS ALGONQUINS D’OKA

Aux rivages d’Oka, la nacelle algonquine
Et le nocher à longs cheveux
Dont, légère, sur l’eau, courait la rame fine,
Ont fait leurs suprêmes adieux.

Voyant par l’homme blanc la nature asservie.
L’arbre indignement ravalé,
L’ombrage s’éclaircir, pris de mélancolie.
L’enfant des bois s’en est allé.

En des vals plus cachés, au fond des Laurentides,
Il coule doucement ses jours.
Dans l’épaisse forêt, près des ondes limpides,
Ses héréditaires amours.

C’est là qu’en fictions son candide génie
Aime encore à s’épanouir.
Garde, ô terre d’Oka, la douce poésie
Qui s’attache à son souvenir.

***
De ses créations tu fus jadis peuplée :

Dans ses contes très vieux, souvent,
Par le zéphyr, la vierge est comme ensorcelée,
Car le dieu vit dans l’élément.