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les algonquins

lou symbolise probablement les nuages dont on lui attribue les propriétés.

Glouskap est le Michabou des Abénaquis. Son pouvoir magique occupe le centre d’un cycle de merveilles, parmi lesquelles on remarque surtout le radeau ou l’île flottante, espèce d’allusion au déluge ; la création de l’homme, des manitous et des animaux ; l’extermination des monstres et jusqu’à la confusion des langues, si tant est que les animaux ont cessé de parler et de se comprendre entre espèces différentes depuis qu’il a quitté notre monde. Obligé de s’en aller à cause de la méchanceté des hommes et des bêtes, il s’est montré bon jusque dans le châtiment que fut son départ et l’a célébré par un grand festin donné à tous les animaux. Depuis qu’il est parti, la nature gémit et tous les êtres attendent avec anxiété son retour, car il doit revenir et ramener l’âge d’or.

Encore plus puissant magicien que Michabou, Glouskap se grandit à volonté jusqu’aux étoiles. En canot de pierre ou sur le dos des baleines, il traverse l’océan. Il est allé jusqu’à l’extrême Nord, attacher les deux ailes à l’Oiseau du Vent ; puis y est retourné pour lui en détacher une, afin de remédier au calme trop plat que son exploit avait fait succéder aux anciens et presque continuels ouragans. Les rochers de l’Acadie sont des monstres qu’il a pétrifiés, et c’est lui qui a réduit la taille des animaux si