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CHAPITRE IX.

Daniel au cousin Pierre.

« Tu me demandes, mon cher Pierrot, de te parler des mœurs et du caractère breton ; je te préviens d’avance que j’abuserai de ta patience ; mais tu ne m’en voudras pas puisque nous passerons ainsi un moment ensemble.

» Les Bretons sont d’une taille moyenne, ils sont forts et trapus. Si tu les voyais avec leurs cheveux qui n’ont jamais subi l’injure du ciseau, ni la friction salutaire du peigne, avec leur large pantalon, portant devant, de chaque côté, les armes de leur seigneur, leur veste parsemée de boutons, leur chapeau à large bord, leur démarche lourde et leur tournure épaisse, tu ne voudrais pas croire que ce sont des paysans français.

» Nulle part on n’orne les habits de semblable façon : figure-toi qu’ils prennent le chef d’une pièce d’étoffe avec les lettres rouges ou or désignant, soit le nom du fabricant, soit le nom de la ville de fabrique, pour en enjoliver les corsages et les vestes.