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PLEINE BRETAGNE

assemblant les syllabes comme il faisait à l’école.

L.i. — Li. m. i. — mi limi ; t.e.s.-te li-mi-tes

        d.e — de

L.o.c.t. — Loct. — R.o.i. roi L’octroi

        Li-mi-tes-de-L’oc-troi…

Le savant s’approche, regarde l’inscription, ouvre des yeux effarés, pousse un cri et tombe inanimé.

Maintenant, major, sans vous commander, qu’est-ce que les pierres de Karnac ?

— C’est un monument composé de plus de cinq mille pierres granitiques disposées en onze rangées taillées en forme d’obélisques reposant sur leur pointe. Elles représentent des allées perpendiculaires à la côte. Au bout de chaque allée, deux pierres en supportent une autre transversalement.

— Dans quel but de tels monuments ont-ils pu être faits ?

— On n’a aucune donnée certaine. Ils avaient probablement quelque destination religieuse ou politique ; mais laissons les monuments anciens pour nous occuper de l’obélisque des Trente, près de Ploërmel, dont on connait parfaitement l’origine.

En 1351, le sire de Beaumanoir, indigné des pilleries et des ravages exercés par les Anglais, partisans de Jean de Montfort, en fit d’amers reproches à leur chef Bembro. Après des bravades et des défis, il fut convenu qu’on se trouverait trente contre trente au chêne de Mi-voie. Les Bretons déployèrent dans ce combat une vaillance