je… peux dès maintenant dormir sur mes lauriers !
Victorieux, mon savant retourne dans son Landerneau. On n’eut pas besoin de carillonner pour annoncer son arrivée. Tous les confrères enfourchent leurs lunettes, s’en vont au galop prendre copie du fac-simile ; puis, la tête dans les mains, méditent chacun de leur côté disant :
« Qu’est-ce que ce fameux roi Loct ? Ce nom n’est ni gallois, ni breton, ni alain, ni romain, ni tartare, ni chinois… je penche pour le roi antédiluvien. »
— Des fouilles ! des fouilles ! réclamèrent-ils en chœur.
Mon savant se frottait les mains. Or, il avait un petit-fils qui allait à l’école et épelait passablement.
Mon garçon, en l’absence du grand-père, s’introduit dans son cabinet, grimpe sur son fauteuil, s’y assied gravement, met les grandes lunettes… mais, comme elles lui bouchent la vue, il les relève sur son front. Juste ! il se trouve en face de la fameuse inscription ! Il en avait tant entendu parler que, ma foi, il fait comme les autres, il essaie de la déchiffrer.
Le grand-papa ouvre la porte.
— Que fais-tu là, terrible enfant ?
— Je lis, grand-père.
— Tu lis, malheureux… Toucher à une chose si précieuse ! Sors d’ici !
— Ça ne fait rien, j’ai tout de même lu !
Et le bambin, sautant sur un pied, s’en va