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PLEINE BRETAGNE

— Le Brezounecq, ceux qui le parlent sont considérés comme les vrais Bretons, on les nomme Bretons-bretonnants.

— Comment done ferons-nous pour bretonner avec ces bretonnants-là, nous autres qui avons sans cesse affaire à eux ?

— Vous trouverez toujours quelqu’un pour vous répondre en français quand ce ne serait que le recteur ; heureusement, depuis la Révolution ils ont fait des progrès ; auparavant, dans une paroisse, vous n’auriez pas trouvé quatre personnes capables de le parler.

— On m’a assuré que nous verrions ici des choses bien singulières.

— En effet ! il y a dans cette vieille Bretagne des traditions et des usages bien étranges ; on y trouve des monuments bizarres.

— On dit que ça remonte à des temps…

— À l’époque des Druides, croit-on. Dans le Morbihan où nous sommes, il y en a par milliers. Pour les distinguer entre eux, des noms différents leur ont été donnés.

— Dites-nous cela, major, c’est intéressant !

— Volontiers. Les menhirs sont des pierres levées. On prétend qu’elles étaient consacrées au soleil ; que ceux alignés de façon à former des lignes parallèles étaient des enceintes destinées aux assemblées publiques et religieuses.

Les dolmens sont des pierres posées, en forme de tables, sur d’autres pierres.

Les roulers, des pierres branlantes.

Les cromlecks, des menhirs disposés en cercle.