ducs ou comtes, le nom de plusieurs a demeuré. L’un d’eux, Jean IV, fonda l’ordre de chevalerie l’Hermine ; il était fils de l’héroïque Jeanne de Flandre et vainquit Charles de Blois qui lui disputait la Bretagne.
— Qu’a-t-elle donc fait de si merveilleux cette femme, major ?
— Les armes à la main, elle défendit les droits de son mari et de son enfant avec tant de vaillance que l’histoire la regarde comme ayant « ceur d’homme et courage de lion. » Quant à l’ordre de l’hermine, il avait ceci de particulier que les femmes pouvaient en faire partie ; elles prenaient le titre de Chevaleresse.
— Sans plaisanterie, major ?
— Très sérieusement. Après avoir eu pendant une longue suite de siècles des souverains nationaux, la Bretagne fut réunie à la France par le mariage de la duchesse Anne avec Louis XII ; leur fille ainée, Claude, épousa le duc d’Angoulême, plus tard, François Ier, et lui apporta cette belle province en dot ; enfin, en 1532, elle fut irrévocablement incorporée à la France.
— Alors, pourquoi les Bretons n’ont-ils pas appris le français depuis ce temps-là ? — Parce que de père en fils ils se sont transmis l’ancienne langue des Celtes, leurs ancêtres, je dis langue avec intention ; car le bas-breton n’est pas un patois ; mais une lang te véritable avec une grammaire et une syntaxe.
— On apprend tous les jours du nouveau !
Et comment s’appelle cette langue ?