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CHAPITRE VII.

Premiers pas en Bretagne.

Après avoir traversé le Calvados, nous nous trouvions en pleine Bretagne ; mais il fallait encore parcourir une grande distance avant d’arriver au terme désigné.

On prétendait autour de moi que les mœurs des Bretons ne ressemblaient pas aux nôtres, que c’était, pour ainsi dire, un peuple à part, et qu’à la campagne, les gens parlaient entre eux une langue particulière.

Avec quel plaisir nous voyions la route se dérouler derrière nous comme un long ruban, et les toits fumants apparaître à l’horizon. On allait donc enfin se reposer, se délasser, s’arrêter un jour entier ; d’avance on jouissait des charmes promis par cet espoir.

Enfin, nous mettons le pied sur cette terre bretonne, objet de tant de commentaires, pour séjourner au petit village de Kervréhan. Les billets de logement distribués aux hommes et mes fonctions remplies, je me dirigeai vers l’habitation que je m’étais réservée.