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SERGENT !

on les chantait ! comme on disait avec enthousiasme :

Mourir pour la patrie,
C’est le sort le plus beau…

Je garde précieusement un des petits bouts de ruban tricolore, offerts à chaque convive en ce grand jour et qu’on se fit honneur d’attacher sur la poitrine.

Vers cette époque, on rétablit la garde nationale licenciée par Charles X et créée le lendemain de la prise de la Bastille.

Le règne de Louis-Philippe commençait, il jura solennellement d’observer la Charte, ensemble des lois reconnues par la nation. On espérait…

Le jour du départ, quand notre régiment se mit en route pour Lorient, la résidence désignée, quel magnifique coup d’œil et quels touchants adieux !

À l’heure de l’embarquement, la garde nationale était sous les armes, rangée en ordre sur les quais. On aurait dit de vrais troupiers ces soldats-citoyens tant ils savaient obéir aux commandements et marcher comme un seul homme !

Debout sur le pont du vaisseau, nous les regardions… Au signal du capitaine pour lever l’ancre, le tambour bat aux champs, les drapeaux s’inclinent, un grand cri vibre longuement sur les flots !

— Vive le quarante-troisième !

Nous répondons :