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1830

— Vivement ! vous autres, dit le colonel Thierry en s’approchant ; on va ouvrir les portes de la caserne, toute la ville entrera pour fraterniser avec nous.

— C’est bon à savoir, ça ! murmura un des ouvriers, j’y cours !

Beaucoup s’éloignèrent en même temps. Bientôt la petite troupe fut aux portes de la ville, une charrette passait, Thierry l’arrêta, y fit monter le général et son lieutenant, promettant une bonne récompense au conducteur.

— Maintenant, mon général, dit-il à La Tour-Lilia, le plus difficile est fait ; vous êtes sauvé et — vous êtes libre de marcher sur Paris.

L’ayant salué, il le laissa.

Quand le colonel revint, la foule avait envahi la caserne, les citoyens emmenaient les soldats chez eux. — C’était une joie, une entente, une cordialité impossible à décrire.

La troupe, loin d’être ennemie du peuple, faisait cause commune avec lui. Charles X tombé, un gouvernement nouveau allait peut-être assurer à la nation les libertés demandées ; de là naîtraient le calme et la prospérité.

Pour témoigner sa reconnaissance, la ville offrit aux soldats du 43e l’entrée gratuite au théatre.

Un splendide banquet fut donné par la population aux officiers, aux sous-officiers et au reste du bataillon.

Quelles fêtes ! le patriotisme débordait des cœurs ! Ah ! nos belles hymnes nationales comme