Page:Guinault - Sergent ! (1881).pdf/63

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
63
1830

crie, chante, acclame, on arrive enfin ; mais pendant longtemps des groupes agités stationnent près de nous.

La nuit venue, les officiers reçoivent l’ordre de se réunir dans une chambre désignée, le général de la Tour-Lilia avait des communications importantes à leur faire.

Tous obéissent.

« Messieurs, leur dit le général, en présence des faits graves qui se passent en ce moment, j’ai dû vous convoquer. Vous le savez : le peuple chasse le roi… or, il n’y a qu’un droit — le sien : qu’une loi — sa volonté. Notre épée lui appartient : allons ! domptons le peuple ! Rendons le trône à notre roi légitime !

» Vive le roi ! »

Une seule voix fit l’écho.

Le général fronça les sourcils, la colère lui monta au visage.

Soudain, un bruit, terrible comme un roulement de tonnerre, se fit entendre.

La foule grondait au dehors.

Qu’est-ce ? s’écria le général.

L’officier qui avait répondu : Vive le roi ! regarda par la fenêtre.

Mon général, la caserne est cernée, des bruits ont sans doute transpiré…, le motif de notre réunion est connu — nous sommes perdus !

— À bas la Tour ! Vive le 43e ! criait la foule.

Le général pâlit.

Perdus ! répéta Belpoule.

Mon général, dit le colonel Thierry s’avan-