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CHAPITRE VI.

1830.

Le 43e resta peu de temps à Valenciennes, on l’envoya en garnison à Arras où il séjourna seulement quelques mois, ce qui ne m’empêcha pas d’y courir un grand danger.

Trois hommes, mon fourrier et moi, nous faisions paisiblement un soir le tour de la ville avant de rentrer à la caserne, quand nous entendons dans une rue ordinairement déserte et peu éclairée, des cris épouvantables.

Nous nous précipitons du côté d’où partaient ces cris : trois bourgeois haletants se défendaient avec leur canne contre six dragons en furie. Naturellement nous venons au secours des faibles, nous efforçant d’arracher les braves gens aux mains de ces forcenés.

Mais, suivant la règle en de telles circonstances, les dragons abandonnent les pauvres bourgeois que nous venions défendre, tirent leurs sabres et se jettent sur nous Ils étaient grands et forts — comme des dra-