Page:Guinault - Sergent ! (1881).pdf/41

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


CHAPITRE V.

Le congé.

En quittant les Ardennes, on nous envoya à Valenciennes, belle ville propre, bien bâtie et commerçante.

Sans nouvelles du pays depuis longtemps, je me sentais tout triste, en vain répétai-je : « pas de nouvelles, bonnes nouvelles ! » je ne parvenais pas à reprendre ma sérénité. Un congé pouvait seul me la rendre ; je le demandai, je l’obtins… quelle joie !

Cinq ans s’étaient écoulés, quels changements j’allais trouver au village ! Reverrai-je seulement ceux-que j’avais connus et aimés ? Je résolus de ne pas écrire et de surprendre-mon monde.

Par un beau jour de mai, je me mis en route. Je revis Auxerre, souriant de ma naïve admiration d’autrefois ; son aspect me parut tout autre ; le peu que je savais avait fait de moi un homme nouveau.

Le lendemain, quittant la diligence, qui passe à quelque distance de chez nous, je me dirigeai