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LE CONTRE-APPEL

— Mais si ! commence donc !

— Pour lors, il y avait une fois… À propos, voulez-vous du triste ?

— Puisque tu as commencé…

— Ça ne fait rien ! Voulez-vous du triste ?

— Tu ne sais donc pas ce que tu vas-nous dire ?

— Si ; mais si vous voulez du triste.

— Va pour le triste… prenez vos… mouchoirs ! commanda Pinson.

— Je narre. Il y avait-une fois dans le pays des sauvages, un grand chef qui portait des plumes en guise de schako. Il s’appelait…

— Je parie que je sais son nom, moi ! cria Renard.

— Je parie que non !

— Laisse-moi donc tranquille ! tu vas voir. Il était noir, n’est-ce pas ? puisqu’il était sauvage ; et tu dis qu’il portait des plumes…

— Pour sûr ! c’est la mode chez ces êtres-là.

— Eh bien ! on devait l’appeler comme toi… Lapie !

— Ah ! tu te sers de mon propre nom pour me traiter de sauvage ! Et tu te figures que je vais supporter ça, moi ?

— Pauvre camarade ! il ne voit pas que c’est pour rire ! Voyons, veux-tu des excuses publiques et privées — les voilà ! À présent, continue.

— « Il avait donc une coiffure de plumes en guise de schako ; on l’appelait kokorithouba.

— Oh ! kokorithouba ! Vrai ! ce n’est pas vrai !