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LES ARDENNES


CHAPITRE IV.

Le contre-appel.

Après ma nomination de sergent-major, une aventure singulière m’arriva à Mézières ; je la raconterai dans toute sa vérité.

Au son de la retraite, chacun sait avec quel empressement les soldats se rendent à la caserne pour être présents à l’appel.

De temps en temps, par une mesure sage et prudente, on fait le contre-appel.

À l’heure où personne ne s’y attend, lorsque tous les hommes doivent être rentrés, le sergent-major passe dans la chambrée et appelle chaque soldat par son nom.

Un certain vendredi, je reçus l’ordre de faire le contre-appel à dix heures vingt du soir.

J’entre donc dans toutes les chambrées, et je termine mon service par celle que l’on désignait ainsi : La Ménagerie.

Aucun bruit ! Les hommes dormaient du plus profond sommeil, la tête enfoncée par-dessus les yeux dans les couvertures.