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LES ARDENNES

bataille de Novarre, en 1513, sauva courageusement es fils Fleuranges et Jametz couverts de blessures. Turenne y reçut le jour en 1611. Il est bon après nos désastres, de nous rappeler nos vieilles gloires pour reprendre espoir et courage.

À Mézières, nous trouverons de grands souvenirs. Cette ville défendit souvent son existence les armes à la main.

Lors des guerres entre François Ier et Charles-Quint, il fut tenu à Reims un conseil de guerre, dans lequel on décida que Mézières, étant trop faible pour se défendre, serait brulée afin d’arrêter la marche de l’ennemi. L’ordre en ayant été signifié à Bayard, il refusa de l’exécuter et dit au roi :

« Il n’y a pas de place faible quand il y a des gens de cœur pour la défendre. »

Il le prouva.

Avec deux mille hommes, le chevalier résista à quarante mille Autrichiens, et la ville triomphante enregistra cette merveilleuse défense.

Trois cents ans après, en 1815, les Prussiens, les Hessois et les Wurtembergeois cernèrent la ville : les bourgeois et les militaires unirent l’énergie de leur patriotisme qui, après quarante-deux jours de résistance, obtint une convention honorable.

En récompense, l’étendard de Bayard fut donné à la garde nationale.

Si vous trouvez Mézières mal bâtie, regardez de l’autre côté de la chaussée sa sœur jeune et charmante, Charleville arrosée par la Meuse.