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SERGENT !

main de leur ennemi, comme certains paysans clouent aux ais de leur ponte l’oiseau de proie tué par eux.

Bien que les Gaulois aient habité de préférence cette vaste forét, elle a peu de monuments celtiques ; mais le territoire a gardé des restes de camp romain, des ruines de châteaux-forts, d’abbayes célèbres et de palais renommés.

Longtemps, celui d’Attigny est resté debout. Cette magnifique habitation si connue, dans notre histoire fut bâtie-par Clovis II, en 647 près d’une voie-romaine. Là, furent convoqués de grandes assemblées et des conciles fameux. Wittikind, chef des Saxons vaincus, y devint le filleul de Charlemagne ; Louis-le-Débonnaire y demanda la pénitence publique et les rois de la seconde race en firent leur résidence favorite.

Quand leur couronne fut tombée, la seigneurie d’Attigny passa aux archevêques de Reims ; c’était une de leurs maisons de campagne. On en vit de belles ruines fort longtemps ; au xviie siècle les Allemands y commirent de grands excès et le palais et la forteresse disparurent.

Que les érudits fassent l’historique du département des Ardennes, remarquable par l’intelligence, l’industrie : et l’affabilité de ses habitants, pour moi, modeste observateur, je parlerai seulement de ce qui concerne les villes que j’ai parcourues dans mes différentes garnisons.

Ne disons qu’un mot de Sedan, jadis à cette maison de la Marck dont est sorti le fameux Robert II le grand Sanglier des Ardennes qui, à la