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SERGENT !

pour se rendre indispensables partout, être consultés en toute circonstance, une supériorité transcendante était nécessaire ; cette supériorité ils l’acquéraient par le travail.

Aussi quelle ardeur dans les convictions des croyants ! La foi des Gaulois en l’immortalité de l’âme était si ferme et si naïve, dit-on, qu’ils se prêtaient entre eux de l’argent remboursable dans l’autre monde.

Ils nous ont légué une foule de superstitions encore vivaces aujourd’hui.

Comme ma mère, ils croyaient à la vertu surnaturelle de quelques plantes, pourvu qu’elles eussent été cueillies certains jours, avec un cérémonial déterminé.

Personne n’ignore avec quels soins ils prenaient le mouron d’eau, préservatif de toutes les maladies pour les animaux : il fallait d’abord être à jeun, l’arracher de terre avec la main gauche sans le regarder ; puis, le lancer dans les abreuvoirs, toujours sans y avoir jeté les yeux, faute de quoi, son effet salutaire était anéanti.

D’autres plantes encore, passaient pour posséder une vertu bienfaisante, la verveine entre autres ; mais on était obligé de suivre, en les cueillant, des règles prescrites.

Le gui, gardant comme on sait, sa verdure sur l’arbre dépouillé de ses feuilles, considéré comme le symbole de l’immortalité de l’âme, jouissait d’une vénération particulière.

Les processions catholiques semblent un souvenir de la pompe déployée par les Druides pour