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SERGENT !

Et il nous embrassa avec effusion.

Les applaudissements redoublèrent.

Beaudoin et moi, nous étions à la fois confus et ravis de la bienveillance générale. Certes, nos longues années de travail assidu étaient noblement récompensées par ce moment de bonheur.

L’orchestre joua un morceau patriotique, puis la sortie s’opéra, alors les autorités vinrent à nous et l’on nous dit des choses si flatteuses que je ne puis les répéter.

Non ! il n’est pas de jour plus beau que celui où la sympathie des gens de bien nous est mani­festée, la mériter est une ambition digne de faire battre le cœur d’un honnête homme.

Vers le milieu de l’année suivante, je fus chargé de lever le plan d’Evreux, je le fis avec autant de zèle que de soins ; car, à tout moment, les officiers avançaient leur tête par-dessus mon épaule et venaient m’adresser des questions sur mon travail, n’épargnant ni les éloges, ni les en­ couragements.

Cependant, le désir de rentrer dans la vie ci­vile me prenait, et la fin de mon réengagement touchait à son terme.

Des personnes s’intéressant à moi, m’offrirent une position dans l’administration des postes ; je réfléchis profondément, je consultai Beaudoin. Il m’assura qu’en restant au régiment j’arriverais à un grade élevé ; mais j’étais trop las de chan­ger continuellement de résidence, j’éprouvais ce besoin de repos et de stabilité si agréables à un cer­-