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CHAPITRE II.

L’instruction volontaire.

Les voyages forment la jeunesse, assure-t-on ; je constatais tous les jours la véracité de ce proverbe. Allant à pied, étape par étape, faisant de temps à autre séjour dans les villes, il m’était facile de connaître mille choses nouvelles et de classer dans ma mémoire des souvenirs précieux.

Depuis que j’habitais Perpignan, mon bagage scientifique s’augmentait de plus en plus.

Je regardais comme un devoir de faire comprendre à mes hommes le prix et le charme de l’instruction ; bien peu se mettaient sérieusement au travail, tant est tenace ce préjugé : qu’un adulte est incapable de retenir quoique ce soit.

J’aidais de tout mon pouvoir les jeunes gens laborieux ; je leur facilitais la tâche ; mais, point de grâce pour ceux qui, par paresse, ne voulaient rien faire ! Ils alléguaient tous les mêmes motifs pour vivre dans l’oisiveté : À leur libération du service militaire, ils retourneraient dans leur village où ils n’auraient pas besoin de savoir lire et écrire pour reprendre la charrue. Ils feraient