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LE COLLÈGE D’ÉVREUX !

l’espoir de se livrer aux charmes de l’étude et d’en apprécier la noblesse et la grandeur.

» Ce n’est qu’à force de volonté, de travail et d’honnêteté que ces vaillants jeunes gens sont sortis des ténèbres de l’ignorance, et occupent parmi nos meilleurs élèves une place distinguée.

» Chers enfants, qu’ils soient pour vous l’Exemple !

» Messieurs, la plus haute récompense, la seule digne de ceux dont je vous parle est certainement l’expression de sympathie que je vois paraître sur vos visages. Oui ! comme moi, vous » êtes touchés… et, avec une affectueuse curiosité, vous demandez leurs noms.

» Mes élèves, mes amis… vous, Daniel et vous, mon cher Baudoin, recevez, en ces deux petits livres, le témoignage public de mon estime et de mon amitié. »

L’excellent homme marcha vers mon camarade et moi un volume dans chaque main.

Des larmes tremblaient dans nos yeux ; nous serrions ses mains sans pouvoir prononcer un mot.

On applaudissait à faire crouler la tente, les dames tenaient leur mouchoir disant :

— Braves garçons !

Le colonel debout se tourna vers nous les bras tendus :

— Mes enfants, je suis bien heureux… vous êtes l’honneur du régiment… merci ! au nom du quarante-troisième !