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LE COLLÈGE D’ÉVREUX !

HonnêtetéVolonté, tout ce qui m’arrivait d’heureux : — Par le travail, j’avais éclairé mon esprit et développé mon intelligence.

— Par l’honnêteté, j’accomplissais mon devoir en toute circonstance.

— Par la volonté, je bravais le découragement et les difficultés de la vie ; je parvenais même à vaincre la souffrance physique.

Oui ! je bénissais mon parrain, le vieux sorcier du village !

Dès que je fus rétabli, ma raison ne subissant plus l’ébranlement d’un état fiévreux, je me rail­lais moi-même de mon retour de crédulité au numéro treize.

Je fis de longues méditations sur les impressions de l’enfance, tellement enracinées que, seul, l’homme sain de corps et d’esprit peut les maî­triser ; car, elles attendent pour se redresser le premier moment de défaillance, d’affaiblissement, fût-ce le dernier de la vie.

Le 43° avait lutté avec tant de vaillance con­tre les Chouans, nous avions laissé un si grand nombre de braves dans leurs chemins creux, que l’autorité supérieure nous donna un repos dont nous avions vraiment besoin.

En conséquence, le régiment fut rappelé et envoyé à Evreux, où, dans le calme de la vie ordinaire, les hommes pourraient se remettre de dures fatigues et de cruelles émotions.

Franchement, je ne le regrettai pas trop. Tout militaire que j’étais, je faisais la guerre non par