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AUX ARMES !

Malgré ma volonté de tenir ferme contre le mal, mes forces s’épuisaient ; un homme prit mon fusil et notre petite troupe eut bientôt rejoint celle que commandait le capitaine.

La lune venait de percer les nuages, dès qu’il m’aperçut, il laissa éclater sa colère.

— Pourquoi, dit-il, êtes-vous parti sans mon ordre, sergent-major ?

— Mon capitaine, les brigands tuaient nos hommes…

— Vous ne deviez pas agir sans ordre !

— C’est vrai ! mon capitaine.

— 11 fallait attendre que…

— Mon capitaine, ils ont tué mon fourrier, ils tuaient encore des Français… nous sommes arrivés heureusement pour les secourir.

— Pas d’observations ! huit jours de salle de police ! et si vous n’étiez pas un bon sujet…

— Mon capitaine… je suis blessé !

— Un mot de plus… vous en ferez quinze !

— Bien ! mon capitaine.

Il allait commander de marcher, quand le colonel arriva entouré d’une petite escorte, il s’approcha du capitaine avec vivacité :

— Vous avez entendu la fusillade, tout à l’heure ?

— Oui ; mon colonel.

— Eh bien ?

— Eh bien, mon colonel…

— Vous y êtes allé ?

Le capitaine resta sans parole.

— Vous l’avez entendue et vous n’y êtes pas