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SERGENT !

bèrent à genoux devant moi. Ma stupéfaction fut aussi grande que leur terreur, car je m’attendais à une lutte contre des hommes.

— Que faites-vous ici ? dis-je à la femme.

Elle ne répondit pas.

— Parle, toi, petit, alors : que faites-vous ici tous deux ?

L’enfant resta muet.

— Tu ne me comprends pas ?

Il me fit signe que non.

— Ah ! drôle ! je crois au contraire que tu com prends suffisamment… Je vais t’apprendre à parler !

— Monsieur le militaire, interrompit la vieille, ne vous fâchez pas ! Il ne sait ce qu’il dit !

— Tiens ! la mère a retrouvé sa langue !… Je vous demande pourquoi vous êtes dans ce château ?

— Hélas ! pour rien… pour rien du tout…

— Des Chouans y étaient aussi, tout à l’heure ?

— Des Chouans ? Ah ! pas vus ! non, Monsieur, pas vus !

— Pas vus ? voici une de leurs guêtres…

— Une guêtre ?

— Allons ! pas tant de façons, répondez ! Y en a-t-il encore ?

— Sainte-Anne d’Auray, ma patronne, ayez pitié de moi, fit-elle tout éplorée.

À cet appel, il me sembla entendre un bruit léger, je tournai la tête, mon fourrier seul était auprès de moi ; je crus m’être trompé.

— Voyons, la mère, nous ne vous ferons pas