Page:Guinault - Sergent ! (1881).pdf/131

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


CHAPITRE XII.

Aux armes !

Nous sautons sur nos fusils, en un instant nous sommes au lieu fixé pour le rendez-vous en cas d’alerte.

La nuit était noire, on marchait avec précaution, on se communiquait les ordres à voix basse.

De temps en temps le cri du hibou se faisait entendre… Était-ce l’oiseau nocturne qui passait ou un signal ? Nul n’eût pu le dire. La boue amortissait le bruit de nos pas ; mais nous n’avancions qu’avec des difficultés infinies.

L’ordre était d’attaquer le château de Tarnouèt envahi par les Chouans ; ils y avaient, disait-on, de fréquentes réunions ; de là se répandaient par petites bandes dans les campagnes, se cachaient dans les rochers, dans les taillis, dans les haies pour tirer sur les nôtres ; déjà plusieurs de nos hommes, avaient été leurs victimes.

Nous allions donc lentement, scrutant l’espace malgré la nuit, regardant attentivement si le ca-