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DANIEL AU COUSIN PIERRE

les saints et les saintes du catholicisme remplissent le róle de fées ou de génies.

» Tu sais combien le parrain a travaillé pour nous préserver de ces folies si répandues dans les campagnes et dans les villes. Quelle tâche il pourrait entreprendre, s’il était ici !

» J’ai l’air de m’éloigner du diable, et je te mène à lui tout droit : Imagine-toi que le paysan breton laisse toujours une partie de son champ inculte, ainsi que l’ont fait ses pères.

» Demande-lui pourquoi, il te répondra :

« C’est la part du diable, il n’y faut pas toucher. »

» Car le pauvre homme craint que messire Satan pour se venger d’un oubli, vienne, par une nuit noire, danser avec ses compagnons infernaux dans le champ, et détruire la moisson, fruit de ses longs et pénibles labeurs.

» Mais, rentrons si tu veux, dans le domaine des choses terrestres, visitons le curieux phare du Croisic.

» Il est situé à deux lieues en mer sur un roc appelé le plateau du four.

» La tour a 18 m. 47 cent. d’élération. Vois quelle vaste étendue de tous côtés ! Une profonde impression vous saisit : la mer… la mer… la mer partout !

» Au premier étage, ce sont les magasins, au second, l’appartement des guetteurs.

» Dans cette tour isolée au milieu des flot : vivent deux hommes chargés d’entretenir un feu qui ne doit jamais s’éteindre. Combien de vies humaines sont attachées à ce soleil de la nuit ?