— Mais vous l’avez !
— Quoi ?
— Le couteau, parbleu !
— Non, mon ami, pas le couteau ! La petite bouteille !
— La petite bouteille ? fis-je sérieusement inquiet.
— Chut ! tais-toi !
— Vous ne cherchez donc pas le couteau ?
— Le couteau ? Pourquoi faire ? Dire qu’il ne comprend pas ! Quand je te dis la bouteille…
Ah ! La voilà ! Bois vite ! Bois tout !
— Qu’est-ce que c’est ?
— Bois toujours, tu le sauras après
— Allons ! Puisque vous le voulez !
Elle me tendit la fiole.
— N’en parle à personne surtout !
— Vous avez donc trouvé l’élixir de longue vie, comme dans les contes de Mathurine… pouah ! c’est de l’eau !
— Tais-toi ! Tais-toi ! Ce n’est pas de l’eau ordinaire… Je l’ai puisée à la fontaine du Nain… bois donc !
Je bus jusqu’à la dernière goutte.
— Embrasse-moi ! s’écria-t-elle toute réjouie, tu es un brave garçon ! Puis elle s’en alla en murmurant : Il peut mettre la main dans le sac à présent ; je suis tranquille !
La fontaine du Nain était située tout en haut du pays au pied d’un bouquet de vieux saules, on assure que quand l’eau était claire on voyait