des étangs, des arbres, des bouchures, des haies, comme dirait un bourgeois. Eh bien ! rien de tout cela ne m’arrêtera, je marcherai toujours sans me déranger ; ni arbre, ni ruisseau, ni bouchure ne me fera dévier. J’irai tout droit. Me suis-tu ?
— Tout de même, parrain, quoique ce ne soit pas facile ; mais, qu’est-ce que je ferai si je tombe en face d’un arbre ? Je ne peux pourtant pas l’abattre avec mon poing.
— Tu grimpes comme un écureuil : tu passeras par-dessus. Tout droit !
— Ah ! le drôle de voyage… par terre, par eau, par air… Je comprends ! Il n’y a que vous, parrain, pour avoir des idées comme ça !
Il se mit à rire.
— Allons, en avant !
Nous voilà donc sautant les fossés, enjambant les haies, escaladant les arbres, franchissant les ruisseaux, enfin surmontant tous les obstacles qui s’opposaient à notre passage.
Aux Guibert nous nous retrouvâmes côte à côte. Le père Lascience me regarda avec attention et me dit avec une satisfaction marquée :
— Eh ! l’ami, tu es un brave, toi !
— Je ne dis pas le contraire, parrain.
— Voyons, es-tu bien endommagé ?
— Oh ! une écorchure par-ci, une bosse par-à, ce n’est rien… excepté… l’habillement :
— Ah ! diable ! en effet, ta culotte…
— Oh ! elle a fait son temps, allez ! Elle vient de mon père.