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LE NUMÉRO TREIZE

Ils reprirent la scie et la firent marcher rapidement tout en regardant de temps en temps du côté de la-maison.

Pas le moindre flocon de fumée dans l’air l’ouverture de la porte était la seule issue par laquelle elle s’échappait.

On entendit alors la Toinon tousser, éternuer, suffoquer et se précipiter dehors en criant :

— Ah ! miséricorde ! Malheur de malheur ! Eh ! mon homme… En voilà un accident ! La fumé qui ne veut plus sortir par la cheminée ! Où donc est-il, ce sans-cœur-là qui laisse une pauvre femme toute seule dans l’embarras ? — Fumée du diable ! Il faut croire qu’il y a un maléfice sur la cheminée. Bien sûr, c’est un sort ! Tout à l’heure ça tirait, à présent ça ne tire plus ! C’est que… je ne peux pas rentrer… et mon pain. » mon pauvre pain qui est prét à enfourner… Ah ! j’é touffe ! j’étrangle ! je n’y vois goutte… Et puis, qui sait ? cette fumée… c’est drôle ! Pourtant je ne peux pas rester dehors.

Elle essaie de rentrer.

— Pouah ! il n’y a pas moyen ! ma langue se dessèche !

— Elle ne l’est point assez desséchée, ta langue ! dit une voix terrible qui sort de l’écurie.

De saisissement, la Toinon pousse un cri de détresse et tombe contre le mur sur un vieux banc.

Pendant qu’elle revient de sa surprise, le père Lascience a regagné le lieu de son travail.

La Toinon, ayant l’esprit saturé des plus folles