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LE FRELUQUET

Le parrain avait choisi la veille du jour des Morts pour l’exécution de son projet.

Minuit sonnait au milieu duplus profond silence.

Dans la chambre où dormait Philogène, un petit bruissement se fait entendre dans la cheminée.

Il s’éveilla.

— Qu’est-ce ?…

Les paroles de la vieille Mathurine versent l’esprit :

« Ça te portera malheur, mon Freluquet, tu verras ! »

Le bruissement recommence :

— Qui va là ?

Il écoute encore.

Une petite lueur apparaît, disparaît, va et vient, comme un follet se mouvant dans la cheminée.

Philogène enfonce sa tête dans ses draps

Le follet murmure avec mystère :

— Quitte le pays, mauvais gars, je te l’ordonne !

L’ouvrier ne répond pas.

— Quitte le pays ! reprend la voix courroucée.

Le Freluquet laisse échapper un gémissement. On tire son drap du côté de la cloison…

— Brrrou…

Il aperçoit à travers ses couvertures le petit follet qui danse toujours en face de lui.

— Quitte le pays !

— Oh ! la ! la ! la ! la !