Philogéne ricana.
— Tu ris ?
— Ben oui, vous me faites rire.
— À cause ? dit le père Lascience.
— À cause ?… Après tout, qu’est-ce que ça regarde ?
— Allons ! tu n’es pas plus poli que brave, toi.
— Pas brave ! Moi ! Je n’ai peur de rien, entendez-vous, vieux sorcier !
— Toi ! Pauvre garçon !
— Non ! peur de rien ! Et je me moque de tout, de vous, de votre morale et du reste.
Le parrain hocha la tête et dit tout bas : Faquin ! puis, il tourna les talons en murmurant : Mathurine croit à toutes sortes de fadaises, c’est nuisible ! Celui-là n’a pas de conscience, c’est dangereux … Fanfaron ! le cousin du maire, va ten voir s’ils viennent ! Muscadin, va ! vantard ! fainéant, menteur, en voilà un fléau pour le pays ! il faut qu’il s’en aille : un fruit gâté gâte les autres. Comment faire ? La force n’y peut rien ! Pourtant, il ne sera pas dit que je me croiserai les bras : L’exemple, c’est tout ! Oui, c’est ça ! tu vas en avoir une leçon, mon cher, et une soignée encore ! Ah ! tu n’as peur de rien ! Tous pareils, ces flambants-là !
Ceci se passait quelques jours avant la Toussaint. Le maçon continuait ses fanfaronnades.
La vieille Mathurine, indignée, lui répétait sans cesse : « Ça te portera malheur, mon Freluquet, tu verras ! » Il lui riait au nez avec impertinence ; mais son rire était forcé.