Page:Guinault - Le numéro treize (1880).pdf/51

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
51
LE FRELUQUET

— Mon cousin, le maire de mon canton ?

— Oui, ton cousin, le maire de ton canton.

— Monsieur de…

— Ah ! c’est un de ?

— Conséquemment.

— Alors, toi, pourquoi t’appelles-tu Philogène Potard ?

— Belle question ! parce que c’est mon nom, subsidiairement parlant. Vous allez comprendre : Ma grand’mère, qui était donc une demoiselle de … chose, a épousé mon grand-père qui était millionnaire…

— C’était huppé !

— Oh ! pour ça, c’est le cas de le dire. Pour lors, ma mère a épousé mon père, vous comprenez ma raison ? De cette manière-là, par conséquent, voilà comment la chose s’est faite.

— Et les millions de ton grand-père ?

— Je lui en ai toujours voulu… Ils ont péri dans un incendie avec son château.

— Tu nous la bailles belle, toi !

— Moi ? ma foi non, parole d’honneur ! la preuve, c’est que si je voulais, je ne resterais pas longtemps à travailler comme ça mais c’est mon amusement.

— Vantard ! fit mon parrain qui arrivait.

— Tiens ! c’est vous, père Lascience, dit le Freluquet, en se retournant.

— Eh oui ! pourquoi pas ?

— Ho ! je vous dis ça en manière de conversation.

— Je le vois bien.