en arrière pour mettre en évidence sa chemise de toile bise, et sa casquette posée de côté, crânement.
Les femmes, assises devant leur porte, le regardaient passer ; il prenait alors un air de dédain moqueur, comme s’il eût méprisé tout le monde.
— Tu passes bien fier, Freluquet !
Il n’attendait que cela pour s’arrêter, ayant grand plaisir à bavarder, à se vanter, à faire le beau parleur et à montrer ses belles manières.
— Oh quant à la chose d’être fier, il y en a à ma place qui le seraient plus que moi, vu que… enfin, je m’entends !
— J’espère que tu es faraud aujourd’hui ! En voilà une belle cravate !
— Bah ! j’en ai au moins dix comme ça sans compter les autres.
— On voit bien que tu as été en ville, toi, tu portes des souliers. Quel luxe ! tu as tout à fait l’air d’un monsieur.
— J’ai l’ar, tiens ! vous n’étés pas génée, la Toinon. Vous ne m’avez donc point vu avec ma redingote en drap vert-de-mer ? Même que le maire de mon canton m’en a tiré son chapeau jusqu’à terre. Du reste, c’est mon cousin… à l’insu de germain.
— C’est ton cousin, le maire ? Tu ne nous en as jamais parlé.
— Pourquoi faire ? Je n’aime pas à vanter mes parents, moi.
— Comment s’appelle-t-il ton cousin ?