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CHAPITRE IV.

Le Freluquet.

Le nouveau venu, Philogène Potard, ne fut pas accueilli avec enthousiasme ; le paysan est défiant, il n’aime pas les inconnus. Il faut dire aussi que, dès son arrivée, le Freluquet (ce nom lui resta), qui avait travaillé à la ville comme ouvrier maçon, prit envers les autres des airs de supériorité très blessants pour tous.

Il allait à la journée avec les autres, et, au lieu de faire sa part comme un honnête homme le doit dans un travail commun, il en laissait le plus possible aux autres ; c’est pourquoi ses camarades lui disaient souvent :

— Toi, Freluquet, on dirait que tu as les côtes en long !

Il se vengeait de cette plaisanterie par de méchantes paroles ou par des tours malicieux, car il n’était pas brave comme il voulait le faire paraître.

C’est le dimanche qu’il fallait le voir flâner avec sa blouse brodée sur les épaules, bien tirée