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CHAPITRE IX.

En route !

Pour la première fois de ma vie je voyais une ville véritable, car je n’avais jamais dépassé Saint-Fargeau, un gros bourg des environ.

Quelle stupéfaction devant tant de merveilles ! Moi, qui ne connaissais que le clocher de mon village, je pouvais admirer de charmants morceaux d’architecture, dignes de la louange des artistes. Mon occupation le lendemain fut de parcourir la ville.

Les rues, bien qu’étroites et tortueuses, me semblaient superbes. Non, je ne m’étais jamais figuré tant de maisons réunies, tant d’étages les uns sur les autres, tant de toits groupés dont pas un seul n’était couvert en chaume.

Les places exiguës me paraissaient spacieuses ; quand je me trouvai sur celle qui, au centre, est ornée d’une fontaine, je restai dans une muette contemplation.

C’était un spectacle si nouveau pour un pauvre paysan de voir l’eau monter en gerbe scintillante