CHAPITRE VIII.
— Ma pauvre Marie-Jeanne, s’écria Mathurine en entrant, c’est moi ! le bruit court dans le pays que votre garçon a eu la main malheureuse.
— C’est vrai, Mathurine.
— Ma foi ! que voulez-vous il y a des gens qui ont de la chance et d’autres qui n’en ont pas.
— Hélas ! rien n’y fait, allez ! C’est-à-dire… écoutez ! Entre nous — elle prit une chaise et s’assit en face de ma mère — il ne faut pas dire : Rien n’y fait ! car il s’agit de voir…
— Attirer la chance, ma bonne.
Ma mère secoua la tête.
— Ah ! du moment que vous n’avez pas la croyance, rien n’est possible ! Pourquoi n’êtes-vous pas venue me dire : « Voisine, voilà ce que c’est, mon garçon va mettre la main dans la urne, vous n’auriez pas un conseil à me donner, par hasard ? » Je vous aurais répondu : Si fait ! Pour lors, je tirais du fond de mon armoire une