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un chef-d’œuvre d’infamie, doivent fatalement s’écrouler, car tout ce qui contient des germes de corruption doit périr.

Tant qu’il croit que ses souffrances sont le piédestal de la Patrie, le peuple supporte avec patience un joug pesant ; mais le jour où il voit que ses maîtres exploitent ses instincts généreux à leur profit et n’ont d’autre souci qu’une puissance sans contrôle et une domination inébranlable, il frémit d’indignation, redresse la tête, regarde le despote en face, le précipite du trône ; et, comme un ouragan, dans sa colère, en disperse au loin les débris.

Alors, dans une ardente aspiration vers la force qui le délivrera pour toujours de la servitude, il se tourne vers la République, mais, au moment où elle donne au peuple les grands principes qui le feront sage et fort, un de ces parasites qui vivent de la sève du peuple, sentant déjà la chaleur de la main qui va arracher son masque, s’élance de ses doigts crispés, s’efforce d’étouffer la jeune République, et, quand elle gît à ses pieds, il ose, dans son impudente audace, montrer du doigt à la foule indignée un être imaginaire et crier lui-même : « À l’assassin ! »