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En tout temps vous avez satisfait votre vanité, et les propos futiles conviennent seuls à votre bouche.

Hélas ! hélas ! que n’avez-vous mis de l’huile dans votre lampe ! que n’avez-vous su aimer votre prochain !

Ne perds pas, jeune fille, comme la vierge folle, les belles années de ta jeunesse en puérilités de toutes sortes, car tu es l’arbitre de la paix de ton âme, le principal élément du bonheur des tiens.

Malheur à celui qui n’entend sous son toit que des paroles égoïstes et lâches, il sera bientôt gangrené et deviendra digne du mépris des uns et de la pitié des autres.

Malheur surtout à la femme qui prononce de telles paroles : la dégradation des siens sera son œuvre, et la honte de son nom rejaillira du front de ses fils aux pierres de son tombeau.

Tu dois à celui que tu aimeras, non-seulement le charme de ton esprit et tes grâces de femme, mais l’âme forte d’un vaillant ami.

Dans les jours agités et difficiles, c’est ta voix qui doit lui dire : « Allez ! agissez sans autre considération que le bien public : si vous souffrez persécution pour la justice, je saurai souffrir avec vous. »