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prévoyantes, voient bientôt leur lampe s’éteindre, et l’époux les repousse, et les portes de la maison se ferment devant elles : c’est qu’il n’a trouvé dans leur âme que faiblesse et obscurité.

Si tu voulais me suivre, ô jeune fille, je te conduirais sous un toit où l’une d’elles gémit encore…

Regarde cette femme assise tristement près du foyer où la flamme se meurt.

Elle est seule et elle pleure.

Pourtant elle est jeune, son visage est frais et charmant.

Elle est seule, parce que l’époux la délaisse.

Elle pleure, parce que ses rêves n’étaient que des illusions… Ah ! rêves perfides, pourquoi lui disiez-vous : « La beauté, le plaisir, c’est là que doivent tendre tes vœux. » Et vous, qui lui avez indiqué sa route, que n’avez-vous dit : « Regarde en face, c’es le but, » au lieu d’en détourner son visage ; mai votre intérêt était ici et non là !

Hélas ! hélas ! pauvre vierge folle, vous sentez le vide de votre âme aujourd’hui que l’époux cherche loin de vous la vie intellectuelle que vous ne pouvez partage avec lui.