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le cœur, fortifie l’âme, à laquelle toute intelligence humaine a droit.

Cependant l’incurie à ce sujet est si grande que plusieurs dont on blâmait la coupable négligence ont répondu :

« Qu’importe ! c’est une fille ! »

C’est une fille, — son cœur peut être un cloaque d’ignorance, d’égoïsme et de vanité !…

C’est une fille, — et cette fille, ignorante, égoïste et vaine, vous oserez la donner à un honnête homme… Et vous ne craignez pas qu’un jour cet homme, lassé, épuisé, révolté, repousse loin de lui ce fardeau que vous lui avez jeté, et, en le repoussant, vous maudisse ?…

C’est une fille, — et vous croyez qu’une génération sage, éclairée, dévouée à la patrie, sera issue de vous ?…

Homme imprévoyant ! vous avez semé l’ivraie, vous ne récolterez pas le froment !

Bientôt vous gémirez, parce que la désunion et la haine fermenteront au sein des vôtres et rempliront votre vieillesse d’amertume. Hélas ! pourquoi donc avez-vous dit :