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blicain ! Plus heureux ceux qui la mettent en pratique. « Ces derniers sont venus pour rendre témoignage à la lumière, afin que tous croient par eux. »

Un des principaux obstacles à l’établissement définitif de la République est, dit-on, l’opposition des campagnes.

Est-ce que les campagnes connaissent la République ? — Oui… par les calomnies de ses ennemis. Qu’y a-t-il d’étonnant si elles la repoussent ? Certes, les agents impériaux se seraient bien gardés de dire : « Villageois, ces champs que vous cultivez aujourd’hui et dont les moissons vous appartiennent ; cette maison, héritage de vos fils, que vous croyez devoir seulement à vos rudes labeurs, sont des dons que la République vous a faits.

« Il n’y a pas encore un siècle, vos terres étaient la propriété d’un seigneur entre les mains duquel vos pères n’étaient qu’une sorte de bétail, moins précieux que l’autre peut-être ; et ce seigneur avait sur eus droit de vie et de mort. Ils étaient sa chose, son bien : et aussi leurs enfants nés et ceux qui devaient naître, Ils n’avaient rien en propre et ne pouvaient rien acquérir. Ce n’était pas des hommes : c’était des serfs.