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MASKIKI
Maskiki (plante médicinale, remède) Cris, algonquin.

Mot très commun sur les bouteilles de remède.

Les Indiens se fabriquent plusieurs bonnes médecines. Mentionnons quelques unes de leurs recettes.

1 — Pour guérir la coqueluche : couper des bouts de branches d’épinette blanche, à deux pouces de longueur, faire bouillir dans l’eau et boire le liquide. 2 — Pour guérir les hémorroïdes : faire bouillir des cocottes d’épinette noire, ou la racine de l’arbuste appelé vulgairement vinaigrier, et boire le liquide, 3 — Un onguent fait de souffre bien écrasé et de graisse de lard, demi-mesure de chacun, guérit la gratelle, le riffle et autre maladie de la peau. Il faut graisser abondamment, une fois seulement, le membre malade et être trois jours sans le laver. 4 — Pour guérir l’érysipèle : faire fondre du beurre salé et graisser sans se laver. 5 — Au début de la colonie, les Indiens ont guéri les Français qui mouraient du scorbut, en leur faisant laver la bouche avec une décoction d’écorce d’épinette rouge. 6 — La plante appelée « tabac du diable », hachée et bouillie, guérit le rhumatisme ; l’employer par lotion. 7 — L’huile de ricin guérit les cors et les verrues.

MASKINONGÉ
Maskinongé pour maskinogé (brochet difforme) Algonquin.
Racines : Mask : difforme, défectueux ; kinogé : brochet.
(En cris de l’Ouest’gros poisson”’. Mask : gros : kinongé : poisson)

Ce poisson, gros et laid, semble difforme ; il peut atteindre 8 pieds et peser 100 livres ; il est très vorace.

Maskinongé est le nom d’un comté, d’une paroisse et d’une rivière, Cette paroisse fut desservie par les Récollets de 1714 à 1748. C’est là que naquit Mgr Joseph David Déziel, fondateur du collège et de la ville de Lévis. Au centre du village, il existe une fameuse source d’eau minérale.

En 1806, Lagimodière, originaire de Maskinongé, était revenu de la Rivière-Rouge dans son pays natal où il épousa Marie-Anne Gaboury. Après la célébration des noces, il emmena à la Rivière-Rouge sa jeune épouse pour partager ses peines et ses joies de pionnier. Marie-Anne Gaboury fut la première canadienne qui ait eu le courage d’aller s’établir en pays sauvage. Elle aida beaucoup les missionnaires et fut marraine d’une cinquantaine de baptisés. Lagi-

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