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MANOUAN
Manouan pour manawan (on ramasse des œufs) Cris.
Racines : Man : prendre, enlever ; awew : œuf, suffixe verbal.

Deux rivières et deux lacs portent ce nom dans la Province de Québec : L’une des rivières se déverse dans la grande Péribonka et l’autre dans le Saint-Maurice. À 70 milles de l’embouchure de cette dernière, sur le lac Métabeskéga, il y a un poste de la Baie d’Hudson et les Indiens têtes-de-boule ont une réserve de plusieurs milles carrés.

MASCOUCHE
Mascouche (ourson) Cris.
Racines : Maskwa : un ours ; maskoch : un petit ours, un ourson.

Mascouche est le nom d’une paroisse et d’un village du diocèse de Joliette, comté de l’Assomption dans le Québec, situé sur la rivière du même nom. « Along Quebec Highways » se trompe grandement en traduisant Mascouche par « Smooth plain ». Il n’y a absolument rien dans ce mot qui justifie cette traduction.

MASKANAW
Maskanaw ou Meskana (chemin) Cris, montagnais, tête-de-boule.
C’est un nom géographique de la côte nord du fleuve Saint-Laurent.

Dans certaines grandes forêts, se trouvent des chemins (ou plutôt des sentiers) que les Indiens appellent kitchi maskanawa : « grands chemins » et qui leur servent de points de repère. Les blancs, moins avertis et moins expérimentés, croisent ces sentiers sans les apercevoir ou, même en les suivant, se perdent et s’égarent. L’Indien possède un instinct d’orientation extraordinaire, et ne s’égare jamais. En pleine forêt vierge, il prend des raccourcis et touche son but sans dévier. J’ai toujours trouvé ce fait prodigieux.

Les Indiens connaissent comme par instinct l’astronomie et se dirigent sur les étoiles avec une rare habileté.

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