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réciter le chapelet avec une compagne, Marie Hébert, également orpheline, et devenue plus tard religieuse.

Herméline raconta : « Nous avions commencé à dire le chapelet sur la montagne. Une religieuse, le sachant, nous donna une statuette de la Vierge. Après quelques recherches, nous avons trouvé au pied de la montagne une cavité dans le roc. Nous l’avons tapissée de mousse et de petites fleurs. Nous y mîmes la statuette et tous les jours du mois de mai, après la classe, nous allions toutes deux réciter le chapelet. Un jour, quelqu’un nous lança des pierres, mais nous continuâmes à venir quand même. »

Le mystérieux chapelet s’expliquait et révélait en même temps les véritables initiateurs de la colline mariale de Maniwaki.

MANJAMEGOUS
Manjamegous (truite saumonée) Algonquin.

Manjamegous est le nom d’un lac aux sources de la rivière du Lièvre, affluent de l’Ottawa, province de Québec. Autrefois, il y avait là un groupe d’Angonquins, parmi lesquels le vieux Pizan ; quand il mourut, tous se dispersèrent. En 1945, au pied de ce lac, on construisit un barrage considérable.

La truite saumonée, à chair rouge, s’attrape surtout à la mouche, c’est-à-dire en faisant sauter sur l’eau un hameçon minuscule caché par des plumes de diverses teintes.

MANOTICK
Manotick pour manatik (mauvais bois) Algonquin.
Racines : Man : mauvais, méchant ; atik : arbres, bois.

Située sur la rivière Rideau, comté de Carleton, Manotik est une paroisse de l’archidiocèse d’Ottawa.

Les bûcherons disent que dans les forêts se trouvent des « ronds de mauvais bois ». Ce sont des arbres creux, pourris, farcis de gomme, rongés par une sorte de tuberculose. La Providence a voulu que ces arbres contaminés servent de nids aux oiseaux, de ruches aux abeilles, de gites ou de greniers aux écureuils et aux fourmis. Des oiseaux grimpeurs martèlent ces troncs malades pour en faire sortir les larves et les vers qui les habitent et les rongent. Ces arbres, une fois tombés, donnent du bois sec pour le chauffage et fertilisent le sol.

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