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Mgr Taché s’étonnait de la maigreur de ses missionnaires mais s’aperçut bientôt que le manque de nourriture expliquait tout. Mgr Grandin, visitant la mission St-Joseph du Grand Lac des Esclaves, la décrit ainsi : « Leur chapelle est une petite chambre à l’extrémité de laquelle une salle de 9 pieds carrés reçoit les sauvages au moment des offices. Les deux pères (Eymard et Gascon) sont si pauvres qu’ils n’ont pas de papier pour nous écrire des lettres. Ils dressent les actes de baptême et de mariage le plus laconiquement possible, afin de ménager cet article. » Les missionnaires passaient des années sans manger de pain. Plus tard, deux sacs de farine de 50 lbs leur furent annuellement alloués à chacun.

Le père Grollier, malade et presque délirant, se tordait de douleurs d’estomac, sur le plancher de sa cabane. On lui demande ce qui pourrait le soulager. Il répond : « Oh si j’avais seulement une pomme de terre ! Il y a si longtemps que je n’en ai pas goûté ! ou bien un peu de lait. » Hélas ! On n’avait ni l’un ni l’autre, ni médecin, ni remède. Le 4 juin, 1864, le Père Grollier s’éteignait d’épuisement à l’âge de 38 ans, en suppliant qu’on place sa dépouille mortelle entre celles des deux derniers Indiens enterrés au cimetière de la mission. Sa requête fut exaucée.

Mgr A. TACHÉ, O.M.I., Vingt années de Missions, p. 30.

MAKWA
Makwa, (ours) algonquin, otchipwé. (huard) cris de l’Ouest.
Makwa est le nom d’une paroisse du diocèse de Prince-Albert, en Saskatchewan.

L’ours est reconnu comme l’animal le plus fort des forêts d’Amérique. Très friand de fourmis, il les cherche dans les troncs de bois pourris, qu’il réduit en fragments. Il ne dédaigne pas les bleuets ; il en mange tellement au temps de la cueillette qu’il peut à peine se traîner et on l’entend gémir. L’ours dort tout l’hiver et ne prend aucune nourriture. Au printemps, lorsqu’il sort de son gîte, ses pieds sont tellement sensibles qu’ils deviennent tout sanglants. Les Indiens aiment sa chair et même sa graisse. Avec les tripes de cet animal, ils fabriquent un boudin long et mince, fort estimé.

MALIOTENAN
Maliotenan (village de Marie).
Racines : Mali : Marie ; otenan : famille, petit village.

Nom du bureau de poste de la réserve indienne près de Sept-Îles.

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