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MAGOG
Magog abréviation de Memphrémagog (vaste étendue d’eau, grand lac) Abénaquis.

Magog est une ville commerciale du comté de Stanstead, province de Québec. Elle fut fondée par des loyalistes venus des États-Unis après la déclaration de l’indépendance américaine. Elle est située à la tête du lac Memphrémagog, prolongement de la rivière Magog. Ses visiteurs aiment à gravir le mont Orford, dont le sommet atteint 2,800 pieds au-dessus du niveau de la mer. On a trouvé dans le lac Memphrémagog des éperlans vivant en eau douce.

MAKAMIK
Makamik (castor infirme, boiteux) Algonquin.
Racines : Mak : infirme, boiteux ; amik : castor.

Makamik, nom d’un lac et d’une paroisse dans le diocèse d’Amos, comté Abitibi, province de Québec.

Ce castor infirme, ou boiteux, s’était vraisemblablement échappé d’un piège. Along Quebec Highways traduit Makamik par « étonnant ». Cette traduction m’étonne étrangement et, de fait, le lac Makamik ne possède rien qui puisse étonner les yeux.

J.-A. Cuoq, P.S.S. Lexique de la langue algonquine.

MAKATEWIKONAIE
Makatewikonaie (la Robe Noire) Cris, algonquin, tête-de-boule.
Racines : Makate : noir, konas : vêtement, robe, pelure ; wi pour l’euphonie.

Makatewikonaie est le nom que les Indiens donnent aux prêtres et aux missionnaires à cause de la soutane.

Les robes noires furent admirables de zèle et d’endurance. En un siècle, elles ont évangélisé l’Ouest Canadien et planté la croix jusque dans les terres gelées du cercle polaire. Rien n’a pu refroidir leur zèle ; ni les éléments, ni les déboires, ni les difficultés, ni les hommes. Les Pères Taché et Faraud, craignant qu’on les rappelât d’une mission trop pauvre pour les sustenter, écrivaient à leur supérieur général : « De grâce ne nous rappelez pas. Nous ne vous demandons que deux articles indispensables : un peu de vin pour célébrer la messe et un peu de farine pour fabriquer nos hosties. »

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