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KICHIWAPISTOKAN
Kichiwapistokan pour Kitchiwabistakam (Le gros rocher blanc au bord de l’eau) Cris, tête-de-boule.
Racines : Kitchi : grand gros ; wab : blanc ; abisk : pierre ; akam : rivage, bord de l’eau.

C’est le nom indien du Cap Blanc, à Québec. Ce cap est près de l’Anse au Foulon, où le général anglais Wolfe, conduit par le traître Denis de Vitré, commandant de la frégate française, débarqua ses troupes dans la nuit du 12 au 13 septembre 1759.

Arnold, général américain, suivit le même chemin en 1775 quand il tenta de s’emparer de Québec.

KIJEATAWENINI
Kijeatawenini (le vieux marchand) Algonquin.
Racines : Kije : vieux ; atawe : faire la traite, commercer ; inini, homme.

Le vieux marchand, c’est ainsi que les Indiens appellent la Compagnie de la Baie d’Hudson. Le nom lui convient à cause de son ancienneté. Fondée en 1670, elle doit son existence à Pierre-Esprit Radisson et Médard Chouart des Groseilliers, deux Français mécontents, et pour cause.

Le gouverneur d’Avaugour leur avait confisqué une cargaison de 600,000 livres de castor, puis les avait jetés en prison. En 1665, le commissaire royal Georges Carterett, se trouvant à Boston, embarqua Radisson et de Groseilliers pour les amener à Londres. Le roi Charles II, impressionné par le récit des deux aventuriers, surtout par le nombre incroyable de fourrures, leur octroya dans une chartre du 2 mai 1670, des territoires qui n’avaient jamais appartenu à l’Angleterre. Il mettait la main sur un millier de milles carrés, au profit de gens de qualité, en tête desquels paradait le Prince Rupert, premier gouverneur de la Compagnie. Radisson et de Groseilliers n’eurent rien à faire dans l’organisation de la Compagnie. De plus, ils ne reçurent rien du tout ; ni titre de faveur, ni poste de direction, ni même un navire qui portât leur nom. On pensa sans doute leur faire beaucoup d’honneur en leur permettant de prendre part à l’expédition, « à titre de conseillers techniques. » La Compagnie de la Baie d’Hudson subit de grosses pertes et affronta de grandes rivalités. Dès les première années elle fut chassée de la Baie d’Hudson trois ou quatre fois par les Français. En 1782, La Pérouse

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