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gues indiennes et, de plus, une infirmité lui rendait le voyage difficile. Il écrivit à Mgr Plessis : « En réfléchissant sur la grandeur de l’ouvrage proposé dans cette pénible mission, il m’a semblé que je n’étais pas l’homme qu’il fallait, je ne me défie pourtant pas de la Providence, mais je crains qu’en acceptant cette mission j’empêche le progrès par mon incapacité. Si cette mission était retardée ou éprouvait quelque contretemps par ma faute, je craindrais les reproches des hommes et de Dieu. » Le pauvre prêtre se mit quand même en route le 19 mai 1818, avec l’Abbé Sévère Dumoulin, ayant pouvoirs et facultés d’un Vicaire Général. Destiné au premier siège épiscopal de l’Ouest canadien, il en était digne et le prouva par le bien immense qu’il accomplit.

A.-G. MORICE, O.M.I. Hist. de l’Église catholique dans l’Ouest Canadien, V. I, p. 121.

KANIAPISKAU
Kaniapiskau pour Ka néapiskak (pointe de roc) Cris, montagnais, tête-de-Boule.
Racines : Né : cap, pointe ; abisk : pierre, fer.

C’est le nom d’un lac et d’une rivière qui se déversent dans la baie d’Ungava, près de Chimo (voir ce nom). Les rives de la Kaniapiskau sont riches en dépôts de fer. La Compagnie Hollenger les exploite et a construit un chemin de fer pour les atteindre.

KAPICKAU
Kapickau pour Kipockaw (La rivière bouchée, c’est bouché). Les indiens ont tiré de ce mot le terme de mépris kipotch « bouché, insensé ».

Les cartographes ont fait erreur en donnant à la rivière Kipockaw le nom de Kapiskau. Cette rivière appelée Kipockaw par les indiens, m’est bien connue. Elle débouche dans la baie James, versant ouest. Son entrée est difficile d’accès à cause des bancs de boue qui l’encombrent, et ce n’est qu’à marée haute qu’on peut y pénétrer.

De chaque côté de la Kipockaw, s’étendent d’immenses battures marécageuses où séjournent plus d’un mois les oies blanches qui ont couvé sur les rives et dans les îles de la Baie d’Hudson. Par mil-

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