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pierre, alimentée de lard de baleine ou de phoque. Ils ont un costume spécial à l’épreuve du vent avec des bottes imperméables. Ils se servent du kayak, canot léger et rapide fait en peau d’animal marin ; leurs instruments de chasse et de pêche atteignent un haut degré de perfection. L’Esquimau est intelligent et d’une étonnante force de volonté. Il croit à l’immortalité de l’âme et à la sanction d’outre-tombe.

Chose étonnante et peut-être unique, l’Esquimau n’a pas dans son langage un mot pour dire « maman », qui permette au petit enfant, dès son premier balbutiement, d’appeler sa mère. Dès qu’il apparaît, si on le laisse vivre, il est coulé dans quelques lambeaux de peaux, peaux de lièvres préférablement. Dès le lendemain, sa mère le coule dans son dos, sous la poche de fourrure où il se débrouillera ; il y sera en sûreté.

Les Pères Oblats de Marie-Immaculée ont entrepris la conversion et la civilisation des peuplades de ces régions quasi inaccessibles, considérées comme les missions les plus pénibles du monde. C’est au Fort Peel que le Père Grollier baptisa les premiers Esquimaux, en 1869, le jour de l’Exaltation de la Sainte-Croix (14 septembre). Ce jour-là, le grand missionnaire eut également la joie de réconcilier solennellement les deux chefs Esquimaux et Loucheux au moyen d’une cérémonie significative. Il leur prit les mains qu’il réunit autour de sa croix de missionnaire, et leur fit promettre de garder la paix entre eux.

Mgr Grouard, soixante ans d’apostolat p. 237.
L. Le Jeune, O.M.I., Dict. général de biographie.
A.G. Morice, Hist. de l’Église catho. V, II, p. 21.
Roger Buliard, O.M.I., Inuk, p. 90.
ESS-O-SIPI
Ess-O-Sipi (la rivière des huîtres) Cris.
Racines : es : huître ; sipi : rivière.

Cette rivière, à l’embouchure graveleuse, se jette dans la Baie d’Hudson à une trentaine de milles au sud du fleuve Severn. À l’entrée de cette rivière et dans les eaux salées de la mer, on trouve un champ d’huîtres de plusieurs milles de longueur, où, parmi les graviers, pierres et rocs poussent des algues marines. Ces algues, à feuilles épaisses, sont sensibles à la température ; elles annoncent la pluie en s’amollissant.

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