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CHIPEWEYAN
Chipeweyan et tchipeweyan (peau pointue, capot pointu) Cris.
Racines : Tshipe, pointu ; weyan, peau avec son poil, capot.

Mgr J.L. Coudert, O.M.I. ancien missionnaire à Chipeweyan écrit : « Le mot chipeweyan est un mot cris qui signifie « capot pointu » parce que les Montagnais, qui rencontrèrent les premiers Cris, portaient, paraît-il, des capots se terminant en pointe à l’arrière, comme il est encore en usage chez certaines tribus esquimaudes du Nord. »

Chipeweyan est le nom d’une tribu indienne, d’une mission appartenant au MacKenzie et d’un poste de traite situé sur une pointe sud du lac Athabaska. C’était un poste stratégique de la fameuse Compagnie du Nord-Ouest.

En 1789, Alexandre MacKenzie avait chargé son cousin Roderick d’y établir un petit fort. À Chipeweyan, une stèle commémore le fait qu’en juin 1789, Alexandre MacKenzie partit de ce poste, avec un équipage de métis canadiens français, dans l’espoir d’atteindre l’océan Pacifique. Il descendit la rivière des Esclaves jusqu’au lac du même nom, puis faisant voile à gauche, il navigua 100 milles sur ses eaux et rentra dans le grand fleuve qui immortalise son nom, le fleuve MacKenzie. Il toucha l’océan Arctique, au 136e degré de longitude ouest, aujourd’hui frontière nationale entre l’Alaska et le Canada. Sur ce rivage lointain et désolé, MacKenzie éprouva un sentiment de déception à la vue de cet océan chargé de glaces et de banquises. Revenu à Chipeweyan vers la mi-septembre, il en repartit avec les mêmes hommes en 1792 et traversa cette fois les montagnes Rocheuses, par le 52e degré de latitude nord, pour atteindre l’année suivante la nappe bleue de l’océan Pacifique, en dépit des hostilités opiniâtres des peuplades aborigènes. Ils revinrent après avoir goûté l’eau salée et après que MacKenzie eut peint sur un rocher horizontal, à Bras Bentinok, cette fière inscription : « Alexander MacKenzie, venant du Canada par terre, le vingt-deux juillet mil sept cent quatre-vingt-treize, latitude 52e, 20, 48 nord. »

P.L. Lejeune, O.M.I., Dict. du Canada.
Encyclopédie de la Jeunesse, T. 5, p. 1804.
CHOCHOKWAN
Chochokwan (glace vive, glissante) Algonquin.
Racines : Chocho : glissant, lisse ; mikwam : glace, verglas.

Chochokwan est un affluent de la rivière Ottawa supérieure.

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